Première date de parution : 8 janvier 2009

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre marqué par le départ à la retraite des baby-boomers, le vieillissement de la population et la dénatalité, les régions du Québec ont tout à gagner en embauchant une main d’œuvre diversifiée, qualifiée et compétente.

« Selon les perspectives professionnelles d’Emploi-Québec, près de la moitié des postes à pourvoir se trouvent en dehors de la région métropolitaine de Montréal ». (Document de consultation 2008-2010 sur la planification de l’immigration au Québec pour la période 2008-2010, p.34).

Le succès de l’attraction des immigrants en région passe par l’emploi, pierre angulaire de la régionalisation. La recherche d’emploi, en région, des participants au programme régional d’intégration (PRI) domiciliés à Montréal se fait par le biais de quatre organismes qui leur apportent un accompagnement et un encadrement soutenus.

L’organisme Promotion Intégration Société Nouvelle, Le Collectif des femmes immigrantes du Québec, le Carrefour Bio Local Emploi, Accueil et liaison pour arrivants : quatre organismes incontournables dans le processus de régionalisation de l’immigration.

Forts de leur expertise, ces quatre organismes facilitent l’insertion au marché du travail régional des chercheurs d’emploi immigrants établis au Québec depuis moins de cinq ans.

Les candidats en régionalisation de l’immigration ont grandement besoin d’être encadrés et sensibilisés aux spécificités locales et régionales. Dans cette perspective, les organismes de régionalisation établis à Montréal travaillent d’arrache-pied à la réussite de l’intégration et au maintien en emploi des personnes immigrantes. Une bonne préparation de ces dernières dans les techniques de recherche d’emploi en région contribuera à assurer leur intégration en emploi et à pérenniser leur rétention dans le milieu local et régional.

Les conseillers en emploi en région font un travail remarquable auprès de ces personnes. Ils les sensibilisent aux réalités régionales (importance de la langue française, respect du milieu etc.). Ils effectuent l’arrimage des offres d’emploi des régions envoyées par les partenaires régionaux avec les profils adéquats des candidats. Ils conseillent les participants et les aident à acquérir les attitudes et les compétences nécessaires à l’intégration sociale et professionnelle. Ils établissent un plan d’action personnalisé en travaillant en collaboration avec les partenaires régionaux afin de coordonner les démarches entreprises par les candidats.

Les quatre organismes ayant développé ce projet de régionalisation de l’immigration ont beaucoup à gagner en renforçant leur démarche partenariale. Puisque les besoins de la régionalisation des immigrants sont immenses, chacun des organismes a accès à un vaste bassin de recrutement de candidats désireux de s’établir en région.

Arrimage des offres d’emploi et des profils adéquats

C’est une idée trop facilement reçue que de penser qu’il n’y a pas d’opportunités d’emploi en région. Les créneaux d’excellence des régions sont au contraire une réalité permettant d’arrimer plus précisément les besoins en emploi et les profils des candidats. Par exemple, celui qui cherche un emploi dans le domaine agroalimentaire doit résolument se tourner vers Saint-Hyacinthe qui est le pôle de l’agroalimentaire. La ville de Québec, qui est le siège du gouvernement provincial, attire de plus en plus d’informaticiens et les compagnies d’assurances y constituent le deuxième grand employeur juste après l’administration gouvernementale. La probabilité qu’une géologue trouve un emploi est certainement plus grande à Val-d’Or qu’à Montréal.
L’immigrant doit donc élargir ses champs de recherche d’emploi à travers les autres régions du Québec.

Alors que j’occupais le poste de conseiller en emploi et à l’établissement en région à l’organisme PROMIS, je me souviens de cette histoire à succès d’une immigrante originaire du Maghreb diplômée en architecture. Elle avait réussi à décrocher un emploi suite au séjour d’exploration organisé par Promis et Accueil et intégration Bas Saint-Laurent (AIBSL) en avril 2008. L’employeur lui avait demandé de venir passer une entrevue à Rimouski pour un poste de technicienne en architecture en juin 2008. Il s’est proposé d’aller la chercher à la gare de Rimouski et lui a même offert un petit déjeuner selon ce qu’elle me confiait. Et cerise sur le gâteau, un mois après, elle occupait un poste d’architecte dans la même compagnie spécialisée dans la réalisation des projets et des produits métalliques. Sa progression fulgurante était due certes à ses compétences mais aussi à sa bonne personnalité ainsi qu’à sa capacité à s’intégrer dans son nouvel environnement. Des anecdotes de ce genre sont devenues monnaie courante et attestent bien que les trois organismes qui ont développé une solide expertise dans la régionalisation de l’immigration ont su préparer adéquatement les immigrants avant leur départ de Montréal.

Dans le projet de régionalisation, les quatre organismes voués à la régionalisation mettent l’accent, certes, sur l’emploi, mais il n’en demeure pas moins qu’ils demandent également aux personnes immigrantes de considérer sérieusement le côté social, environnemental et la qualité de vie dans les régions. C’est dans cette perspective que les quatre organismes cités plus haut organisent, en collaboration avec l’indispensable partenaire régional, des séjours d’exploration professionnelle ciblés alliant découverte du milieu et recherche d’emploi sur place.

Par Doudou Sow le Lundi 09 Octobre 2017 dans IMMIGRATION EN RÉGION. Aucun commentaire