Le succès de l’attraction des immigrants en région passe inévitablement par l’emploi, pierre angulaire de la régionalisation. Les différents acteurs de la régionalisation de l’immigration souhaitent que les personnes immigrantes qui arrivent au Québec soient également formées et sélectionnées selon les exigences du marché du travail québécois.
La préparation du milieu facilite une adhésion au projet et limite les résistances de la population locale pour l’attraction des immigrants, mais aussi pour leur embauche.
Les immigrants vont, certes, de plus en plus en région, mais la forte concentration des immigrants à Montréal est toujours une réalité. Il est vrai aussi que la capacité d’accueil, les services offerts, le dynamisme de l’économie régionale, la disponibilité des logements locatifs, l’accessibilité à des places en garderies pour les enfants, la préparation du milieu pour une adhésion au projet constituent des paramètres nécessaires pour une meilleure régionalisation de l’immigration. La question de la préparation du milieu, de l’attraction et de la rétention des immigrants doit pousser continuellement les acteurs régionaux ainsi que leurs partenaires à adapter leurs outils et pratiques pour recruter et retenir des immigrants en région.
Une répartition inégale de l’immigration n’a pas que des conséquences économiques, elle entraîne souvent une forte concentration des immigrants dans certains quartiers de Montréal. Cette situation influence la perception de la population locale qui y voit des difficultés concrètes de vivre ensemble de façon harmonieuse. Une meilleure répartition de l’immigration permettrait la diversité ethnoculturelle à travers toutes les régions du Québec. La régionalisation de l’immigration pourrait atténuer le débat sur la fragilité de la langue française à Montréal.
La concurrence sur le marché du travail, à Montréal, est souvent très rude. L’employeur dispose en effet d’un bassin de recrutement très large pour sélectionner des candidats en fonction des seuls critères exigés par le poste; les attentes personnelles du nouvel arrivant sont, à toutes fins pratiques, ignorées le plus souvent. Au contraire, compte tenu des besoins de main-d’œuvre dans certaines régions, la personne immigrante compétente augmente sensiblement ses possibilités d’embauche. Par contre, la personne immigrante devra démontrer qu’elle est intéressée non seulement par le poste, mais aussi par la région.
Dans le projet de régionalisation, les organismes voués à la migration secondaire mettent l’accent, certes, sur l’emploi, mais il n’en demeure pas moins qu’ils demandent également aux personnes immigrantes de considérer sérieusement le côté social, environnemental, et la qualité de vie dans les régions. C’est dans cette perspective que les organismes de régionalisation établis à Montréal organisent, en collaboration avec l’indispensable partenaire régional, des séjours d’exploration professionnelle ciblés alliant découverte du milieu et recherche d’emploi sur place.
L’immigrant doit donc élargir ses champs de recherche d’emploi à travers les autres régions du Québec. Les histoires à succès de certains immigrants permettent aussi aux nouveaux arrivants de ne pas céder au découragement.
Pour aller plus loin sur le sujet de la régionalisation de l’immigration, lire les articles :
L’établissement en région : une question de perception
Le choix des régions : une opportunité d’emploi pour les immigrants
Le réseautage par des séances d’information sur la vie et l’emploi en région à la BAnQ
Une bonne stratégie d’approche des employeurs lors des foires ou salons de l’emploi en région
Plaidoyer pour une répartition équitable de l’immigration
Par Doudou Sow le Vendredi 15 Septembre 2017 dans Analyse de l'actualité, Audios, Avis de l’expert, Blogue, COIN DE L’EXPERT, Doudou dans les médias, IMMIGRATION EN RÉGION, Immigrer au Québec. Aucun commentaire