Le Sénégal traverse une crise politique sans précédent. Avant que l’irréparable ne se produise, libérez immédiatement les prisonniers politiques et d’opinion en grève de la faim depuis plus de 8 jours et qui sont détenus arbitrairement par le régime dictatorial de Macky Sall

L’heure est grave. Le pays est à l’arrêt, même si le gouvernement ne veut pas le reconnaître publiquement pour plusieurs raisons, et la tension sociopolitique est à son comble au niveau national à cause d’un seul homme, en l’occurrence le président Macky Sall, qui ne cesse de poser des actes dictatoriaux dans un havre de paix reconnu jadis pour son modèle démocratique.

Actuellement au pays de la Teranga (l’hospitalité), au moins quatre détenus politiques et d’opinion qui ont entamé la grève de la faim depuis plus de 8 jours sont admis en réanimation aux urgences (le journaliste d’investigation et directeur du site d’information Dakarmatin Pape Alé Niang incarcéré pour la troisième fois en moins d’un an, le chef de l’opposition sénégalaise Ousmane SONKO, le célèbre chroniqueur de Walfadjri Cheikh Bara Ndiaye et un résident canadien d’origine sénégalaise Mohamed samba djim DIT Hannibal Djim, un détenu politique qui était déjà menacé de mort par des agents pénitentiaires de la prison de Rebeuss a piqué une crise est à l’infirmerie de la prison). Des détenus politiques et d’opinion (plus de 700 actuellement dans les prisons) dont le seul tort est de dire non aux dérives autoritaires du régime, se battent constamment pour la souveraineté du Sénégal et, à l’image du directeur de Dakarmatin, ont toujours fait éclater la vérité que le gouvernement cherche à cacher au vaillant peuple sénégalais. Il faut agir maintenant avant que l’irréparable ne se produise.

Pourquoi cette arrestation d’Ousmane Sonko ? la question demeure pendante même chez les Occidentaux. Le Sénégal est-il encore vraiment démocratique? commencent à titrer certains médias internationaux

.L’opposant Macky Sall devenu président qui veut « réduire l’opposition à sa simple expression » n’a jamais manqué une occasion d’humilier les principaux leaders de l’opposition. L’État policier de Macky Sall a gazé durant des manifestations des anciens premiers ministres, président de l’Assemblée nationale et de groupe parlementaire, députés et citoyens. Qui ne souvient pas de la « grande marche » de l’opposition (environ 3 000 personnes) du 14 octobre 2016 et qui a finalement tourné court à cause du lancement des gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre. Les images de la chaîne de télévision TVA sont explicites sur une foule dispersée par des policiers avec des manifestants qui « demandaient (à juste titre) une plus grande transparence dans la gestion du gaz découvert dans le pays ».

Les Occidentaux ont surtout découvert le vrai visage du président Macky Sall lorsque son régime policier a fait preuve d’une violence inouïe en brisant les vitres du chef de l’opposition Ousmane Sonko pour l’extraire de force de sa voiture alors qu’il se rendait au tribunal le 16 février 2023 (l’image a fait le tour du monde qui s’est également aperçu qui était en réalité le plus violent entre lui et son opposant tellement que le candidat Ousmane Sonko a gardé un calme olympien par rapport à un geste brutal qui défigurait la démocratie sénégalaise).

D’autres événements regrettables se sont également ajoutés et ont fini par faire comprendre aux Occidentaux que la démocratie sénégalaise subissait une nette régression (liquidation constante de ses principaux adversaires politiques, emprisonnement arbitraire des journalistes, détenus politiques et d’opinion, les coupures d’internet, la séquestration d’un opposant et sa famille sans base légale pendant plus de 55 jours, l’utilisation des nervis aux côtés des forces de sécurité lors des manifestations et cette autre image qui rebute davantage les Occidentaux, celle des enfants utilisés comme boucliers humains lors des manifestations sans oublier une plainte déposée en France et une demande d’enquête soumise à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye contre le président Macky Sall pour « crimes contre l’humanité » et certains dignitaires du régime, une procédure menée de main de maître par l’un des avocats d’Ousmane Sonko en l’occurrence Juan Branco qui affirme « s’appuyer sur 710 éléments de preuve des exactions » commises au Sénégal lors des événements meurtriers concernent la période allant « de mars 2021 à juin 2023 ».

La procédure que l’avocat franco-espagnol a entreprise en France et sa demande d’enquête soumise à la Cour pénale internationale (CPI) dérange au plus haut point le gouvernement qui a fini par le mettre en prison lors de son deuxième séjour à Dakar.

L’affaire dans l’affaire de l’avocat français Juan Branco inculpé et placé sous contrôle judiciaire avant d’être expulsé vers la France

Comme le faisait remarquer un article de Pressafrik Group du 7 août qui citait Me Ciré Clédor Ly, un de ses avocats; Me Juan Branco est « poursuivi quasiment pour les mêmes délits et crimes que Ousmane Sonko et ses acolytes en prison. En effet, il est poursuivi pour quatre infractions que sont: « l’attentat, prévu par l’article 72 du Code pénal, complot (article 73), diffusion de fausses nouvelles (article 255) et actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves (article 80) ».

L’avocat Juan Branco a finalement été « libéré (aujourd’hui) sous contrôle judiciaire, avec un ordre d’expulsion vers la France » selon Jotna Media qui reprenait la déclaration de Me Robin Binsard. Malgré un mandat d’arrêt international du Sénégal à son encontre (expulsé une première fois en mars 2023 lorsqu’il avait voulu défendre son client Ousmane Sonko au procès qui l’opposait avec une masseuse), le grand avocat Juan Branco a fait preuve de courage en venant assister de nouveau le chef de l’opposition et a démontré qu’il n’avait pas « peur » d’affronter en personne l’injustice, d’où qu’elle vienne et ce sur tous les continents.

L’avocat franco-espagnol sort victorieux de cette épreuve le rendant encore plus populaire et crédible dans ses prises de positions en lien à des combats constants contre l’injustice sociale, politique et économique. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts ! dit-on souvent.

L’avocat franco-espagnol a soutenu et même aidé grandement le peuple sénégalais en réussissant, par ses plaintes déposées à l’international notamment la demande d’enquête soumise à la Cour pénale internationale (CPI), à dissuader certaines autorités de continuer à commettre ou faire commettre certaines exactions. Certaines informations sur le terrain rapportent que la présence des nervis aux côtés des forces de sécurité a été moindre voire nulle lors des dernières manifestations de juillet-août 2023. On constate ou observe aussi moins d’arrogance ces derniers temps chez des dignitaires du régime. Une sorte de fin de l’impunité qui a caractérisé ce régime pendant ses 12 ans avec un président en exercice qui est conflit permanent et ouvert avec son peuple qu’il méprise continuellement.

Rappelons que les soutiens de l’avocat Juan Branco étaient nombreux pour obtenir au plus vite sa remise en liberté. Le célèbre homme politique français Jean-Luc Mélenchon s’est fait remarquer par ses tweets qui décrivent exactement le sentiment d’injustice dans ce pays africain. « Après l’enlèvement de Juan Branco, voici son client Ousmane Sonko sorti de prison pour être admis aux urgences de l’hôpital. Où va le Sénégal? » (..), « Au Sénégal, Juan Branco, avocat de l’opposant politique emprisonné Ousmane Sonko, est à son tour arrêté. Un accusé a droit à la défense. La dérive autoritaire du pouvoir n’a plus de retenue ». L’Association des Avocats Pénalistes et la Bâtonnière de Paris n’ont pas hésité une seconde à monter au créneau pour demander sa libération rapide (voir tweets).Les soutiens étaient très nombreux et venaient même de ceux qui n’étaient pas tout le temps d’accord avec l’avocat international. On peut considérer ces gestes de soutien comme une véritable leçon de solidarité mondiale et/ou corporatiste qui démontre que lorsque des individus sont en prison arbitrairement ou vivent des injustices, il faut se mobiliser autour de l’essentiel. Celui qui ne dénonce pas l’injustice pourrait finir un jour par en être victime ou quelqu’un de son entourage. Le futur ne mange pas mais on lui réserve toujours sa part, dit un proverbe africain. L’union fait incontestablement la force. Ces multiples soutiens ont été recensés dans une publication de Jotna Media sous le titre « Première vague de soutiens en France: Journalistes, avocats, intellectuels et politiques réagissent à l’arrestation de l’avocat Juan Branco ».

Si l’avocat Juan Branco on a été libéré à juste titre, en moins de 48 heures dans un régime qui a habitué les Sénégalais à de longues détentions, la justice sénégalaise sous la tutelle de l’exécutif doit en faire de même pour les détenus liés au dossier. Comme l’a souligné Amadou Ba du Pastef Les Patriotes dans une publication Facebook : « Une armée d’avocats français était en route sur Dakar; Macky sait que cette patate chaude allait définitivement révéler sa dictature à la face du monde. Si Macky l’expulse en abandonnant les lourdes charges retenues contre lui, de grâce, qu’il libère l’avocat Babacar Ndiaye, Bentaleb Sow et le maire de Sangalkam accusés d’être les complices de son séjour. Mandat d’arrêt international, scénariser son arrestation, bander les muscles sur notre souveraineté…pour finalement le libérer ».

Pourrait-on permettre au Sénégal de respirer un peu en libérant les 700 prisonniers politiques et d’opinion et à commencer sérieusement à préparer l’organisation des élections libres, transparentes et inclusives de février 2024? Le Sénégal a tout donné au président Macky Sall, qu’il ait au moins l’élégance républicaine de nous laisser un pays en paix, sa principale ressource. Rien ne pourra empêcher au chef de l’opposition sénégalaise Ousmane Sonko de participer aux prochaines élections. présidentielles prévues dans 6 mois. Le dernier mot revient au peuple sénégalais, le seul arbitre du jeu démocratique.

#freepapeale#FreeSonko#FreeSenegalJotna Media Juan Branco

Doudou Sow, sociologue-blogueur, citoyen socialement engagé et lauréats du Mois de l’histoire des Noirs 2017 et du Gala de la Nuit de l’Excellence afro-antillaise 2019

Par Doudou Sow le Lundi 07 Août 2023 dans Blogue. Aucun commentaire