Le Sénégal traverse une crise politique sans précédent. L’opposant Macky Sall devenu président qui veut « réduire l’opposition à sa simple expression » n’a jamais manqué une occasion d’humilier les principaux leaders de l’opposition. Il s’en prend également aux journalistes, leaders d’opinion et citoyens ne partageant pas son orientation politique ni sa vision d’une justice inféodée au pouvoir. On pourrait penser que le Sénégal est un royaume que le président Macky sall et son clan ont hérité si l’on en juge l’arrogance, les décisions arbitraires du régime en place.

Passons en revue certains faits qui démontrent suffisamment que le Sénégal vit dans un régime dictatorial et policier sous le règne du président Macky Sall. Depuis 12 ans qu’il est à l’exercice du pouvoir, le président Macky sall ne cesse de terroriser le peuple sénégalais qui lui a pourtant tout donné.

  1. Emprisonnement arbitraire du chef de l’opposition sénégalaise et candidat déclaré à l’élection présidentielle de février 2024 Ousmane Sonko crédité gagnant par les sondages et la réalité du terrain. Le titre de PressAfrik qui reprend les révélations exclusives du magazine panafricaniste Confidentiel Afrique en dit long « Présidentielle 2024: ces sondages commandités par deux compagnies pétrolières qui donnent Sonko vainqueur (Média) (23 juin 2023) ».
  2. Dissolution du principal parti de l’opposition PASTEF-Les Patriotes- Le principal opposant sénégalais est victime de sa popularité et de son objectif de donner un espoir à une jeunesse laissée en rade par un régime dictatorial et corrompu de Macky Sall. Pastef n’est pas un parti mais un état d’esprit patriotique comme le rappelait le communiqué du Parti de la Construction et de la Solidarité PCS/Jengu Tabax) intitulé Arrestation du président Ousmane SONKO et dissolution du parti Pastef Les Patriotes/ Peine perdue! Rien ne peut détruire une icône, rien ne peut enterrer un esprit!    Soulignons également que plusieurs personnalités et organisations nationales, africaines et internationales ont dénoncé ce recul démocratique. Citons en par exemple  La FIDH – International Federation for Human Rights, Afrikajom center, Amnesty international / section Sénégal, Forum social sénégalais, ENDA graf sahel, GRADEC, LSDH, Vision citoyenne, Raddho, PACTE, Article19, Présence chrétienne, Toi du monde Sénégal. Malgré cette dissolution sur le papier, le parti PASTEF continue à recevoir l’adhésion de nouveaux membres puisque les Sénégalais détestent l’injustice.
  3. Indifférence totale, banalisation et insensibilité du président Macky Sall face à la grève de la faim du principal opposant qui est entre la vie et la mort.  Ousmane Sonko a été plusieurs fois en réanimation à cause des malaises causés par une grève de la faim depuis 28 jours pour attirer l’opinion nationale et internationale sur le triste sort qui lui est réservé par le dictateur Macky Sall ainsi que ses partisans détenus arbitrairement dans les prisons du Sénégal. Ses avocats continuent d’alerter des risques sur la santé de la figure de proue de l’opposition. Cette victime de persécution constante du régime de Macky Sall actuellement affectée par cette grève de la faim « souffre d’insuffisance rénale après 10 jours de grève de la faim (Me Juan BrancoJ) ». L’heure est extrêmement grave.
  4. 1062 prisonniers politiques et d’opinion, dont certains sont en grève de la faim depuis plusieurs jours et qui n’ont ni tué des personnes, ni volé mais dont le seul crime est de défendre leur patrie.
  5. Parti-État- Utilisation des forces de défense et de sécurité (FDS), d’une justice partisane et d’une administration politisée pour la liquidation des adversaires politiques. Une justice à deux vitesses comme tout citoyen sénégalais le constate d’ailleurs (« justice deux poids, deux mesures » Justice coumba ame ndeye coumba amoul ndeye en Wolof).
  6. Un régime policier qui a fait preuve d’une violence inouïe en brisant les vitres du chef de l’opposition Ousmane Sonko pour l’extraire de force de sa voiture alors qu’il se rendait au tribunal le 16 février 2023 (l’image a fait le tour du monde qui s’est également aperçu qui était en réalité le plus violent entre Macky Sall et son opposant tellement que le candidat Ousmane Sonko a gardé un calme olympien par rapport à un geste brutal qui défigurait la démocratie sénégalaise).
  7. Barricades fréquentes des sièges de Pastef-Les Patriotes, du Parti Républicain pour le Progrès (PRP), du Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR) par les forces de défense et de sécurité empêchant ainsi la tenue de conférences de presse de partis pourtant légalement constitués, un pluralisme vital à la démocratie sénégalaise. Sans oublier les multiples interdictions de manifestation pacifique des partis politiques et mouvements citoyens.
  8. Séquestration ou Kidnapping d’un opposant, une première dans l’histoire politique sénégalaise- Le chef de l’opposition Ousmane SONKO est tellement populaire qu’il a été séquestré lui et sa famille pendant 55 jours par un régime en fin de règne ayant peur du lendemain et de la reddition de comptes. La maison de monsieur Ousmane Sonko a été bunkérisée par la police du président Macky Sall pendant 55 jours, sans aucune décision judiciaire. Ni ses amis, ni ses partisans, ni sa famille, ni ses avocats (plus de trois semaines, excepté Me Ciré Cledor Ly), ne pouvaient lui rendre visite et lui-même ne pouvait sortir les rencontrer. Sa famille a été même privée d’électricité puisque la police empêchait la visite d’un technicien chez l’opposant et ce n’est que quelques heures après sa célèbre entrevue avec la chaîne France 24, le 6 juillet 2023, que la situation a pu être rétablie à sa résidence Cité Keur Gorgui (Dakar).
  9. Recul de la presse- Le Sénégal était 49e au classement mondial de la liberté de la presse en 2021 établi par l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF). En 2022, il occupe le 73e rang sur un total de 180 pays, soit un recul de 24 points. Les journalistes critiques du pouvoir sont arrêtés, avec une volonté manifeste de les museler et de les humilier.
  10. Persécution judiciaire constante du journaliste critique Pape Alé Niang qui veut faire éclater la vérité que le gouvernement cherche à cacher au vaillant peuple sénégalais. La persécution judiciaire du journaliste Pape Alé Niang, directeur du site d’information Dakarmatin, emprisonné pour la troisième fois en moins d’un an : «sa faute, avoir fait un live Facebook sur le compte du média pour commenter l’arrestation, le 28 juillet, de l’opposant politique Ousmane Sonko» comme le démontre un communiqué de RSF qui demandait sa libération immédiate Sénégal : RSF dénonce le nouvel emprisonnement de Pape Alé Niang .  Ce journaliste qui s’est souvent battu pour des principes, tous régimes confondus, était obligé de faire une grève de la faim pour l’obtention de sa libération et il continue de faire l’objet d’intimidation de la part des autorités et d’un régime rancunier.
  11. La suspension d’Internet via les données mobiles et Tik Tok (un autre signe de dictature) dénoncée d’ailleurs par le communiqué de Reporters sans frontières (RSF) comme « une violation flagrante du droit du public à l’information » La coupure d’internet via les données mobiles du gouvernement de Macky Sall a fait le tour du monde. Les raisons évoquées par le gouvernement « pour éviter la diffusion des messages haineux et subversifs relayés sur les réseaux sociaux dans un contexte de menaces de troubles à l’ordre public » ne convainquent personne.
  12. Face à une répression meurtrière sans précédent, pas encore d’enquête sérieuse « indépendante et transparente sur la mort d’AU MOINS VINGT-TROIS PERSONNES dont 3 enfants, lors des manifestations violentes du 1er et 2 juin 2023 » comme le réclamait l’organisation Amnesty International. Une plainte a été déposée en France et une demande d’enquête soumise à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye contre le président Macky Sall pour « crimes contre l’humanité » et certains dignitaires du régime, une procédure menée de main de maître par l’un des avocats d’Ousmane Sonko en l’occurrence Juan Branco qui affirme « s’appuyer sur 710 éléments de preuve des exactions » commises au Sénégal lors des événements meurtriers concernent la période allant « de mars 2021 à juin 2023 ».
  13. La présence de personnes en civil armées (nervis) opérant aux côtés des forces de sécurité. Les médias internationaux (France 24, Le Monde Afrique, Africa Check, etc.) ont largement documenté la réalité de la présence des hommes en tenue civile lourdement armés aux côtés des forces de sécurité. Le média américain CNN a aussi fait des reportages démontrant que le dictateur Macky Sall « réprime la dissidence » mais que les jeunes sénégalais qui représentent l’écrasante majorité de la population (+de 70%) continuent à résister, conformément au droit constitutionnel sénégalais. Une jeunesse consciente qui est décidée à prendre son destin en main.
  14. Des enfants utilisés comme des boucliers humains par les forces de défense et de sécurité (FDS) lors des affrontements. L’UNICEF et plusieurs organisations de protection de l’enfance demandent aussi à l’État du Sénégal de « mener une enquête pour situer les responsabilités. ».
  15. Un pays polarisé, une cohésion sociale en péril, une fraternité perdue, une déchirure au sein même des familles, une joie de vivre sénégalaise confisquée, une paix et une hospitalité légendaires qui étaient la principale richesse sénégalaise

D’autres événements regrettables se sont également ajoutés et ont fini par faire comprendre aux Occidentaux que la démocratie sénégalaise subissait une nette régression. Autrement dit, la liste des faits ou actes démontrant les reculs sur plusieurs plans est loin d’être exhaustive.

Le président Macky Sall a trahi tous les espoirs du peuple sénégalais. Le leader charismatique Ousmane Sonko a vendu un projet auquel l’écrasante majorité des Sénégalais croît ou adhère comme le démontrent ses résultats sur le terrain de la représentativité politique, et ce en si peu de temps.

Le rôle de la diaspora est de continuer à internationaliser la situation dramatique que vit le Sénégal causée par un seul homme qui ne veut pas laisser le Sénégal en paix, en l’occurrence le dictateur Macky Sall. La mobilisation est plus que nécessaire pour faire reculer le président dictateur Macky Sall avant que l’irréparable ne se produise. Le seul tort du chef de l’opposition Ousmane Sonko est de vouloir présider aux destinées du Sénégal et de redonner de l’espoir aux jeunes délaissés par le régime actuel en fin de règne. Défendre la démocratie et l’instauration d’un État de droit n’est pas seulement une affaire du principal opposant Ousmane SONKO mais de tout le peuple sénégalais.

Doudou Sow, sociologue-blogueur, citoyen socialement engagé et lauréats du Mois de l’histoire des Noirs 2017 et du Gala de la Nuit de l’Excellence afro-antillaise 2019

Par Doudou Sow le Samedi 26 Août 2023 dans Blogue. Aucun commentaire